Humeurs

Parlez de l’indicible…

Bonjour à tous et toutes,

Je ne savais pas si j’allais écrire sur ce qui vient d’arriver… Mais je pense que ne rien dire est encore pire… Parler de l’indicible… Oui, car c’est cela, en fait parler de ce qui ne se voit pas, de ce qu’on arrive pas à dire, à nommer… mais qui est en nous, devant nous… Ce trou béant qui fait suite au chaos, à l’effroi…

Samedi matin, je me lève et avant même de déjeuner j’allume mon téléphone… Allez savoir pourquoi, j’aurais du prendre mon café d’abord !

Il y avait un message de ma mamannous allons tous bien, nous n’irons pas à Paris aujourd’hui. Maman” ???? Et puis 23 nouvelles infos via mon compte Facebook…??? Mais que se passe t il donc pour que 23 infos apparaissent comme cela alors que d’habitude, il n’y en a que 3/4 ! Le 1er message de FCB est celui d’une amie qui vit depuis fin août à Paris et qui explique que “la soirée d’anniversaire surprise a viré au cauchemar ! mais qu’elle va bien et qu’elle a finalement regagné son appart! ” Je comprends encore moins et je décide d’allumer la tablette pour aller voire les News et la TV, car je me dis qu’il a du se passer quelque chose de grave. J’envoie un message à ma maman en même temps et lui demande pourquoi, ils ont annulé leur visite au Grand Palais !

Je me suis mise à pleurer car la 1ère chose que j’ai vu ou entendu, je ne sais plus… c’est le nombre de morts des attentats !! J’ai pleuré tellement fort que j’ai réveillé ma fille qui dormait dans sa chambre au dessus du salon !! Je n’arrivais pas à me calmer et il a fallu que je lui explique ce qui se passait tout en ne sachant pas grand chose moi même !! Ma maman en réponse m’avait dit “allume la TV” !!

Bref, je suis comme tout le monde, je pleure, j’essaie de comprendre et de trouver des infos, je balaie la TV en zappant et je bloque sur une chaîne. Presque toute la matinée, et puis je décide d’éteindre car je me dis “et puis Zut” il ne faut pas se laisser aller et se bouger, j’ai le repas à préparer ! J’ai fais à manger et quand tout le monde a été à table, j’ai parlé de ce que j’avais vu, entendu… Le cœur n’y étais pas… Mais il fallait bien essayer d’expliquer aux plus jeunes l’indicible et pourquoi je pleurais comme cela depuis le matin…  Nous avons mangé (mais pas comme d’habitude, le climat était lourd…) et ensuite nous avons regardé les infos comme pour se dire “mais non, ce n’est pas vrai, c’était un cauchemar !!” Le plus jeune a été envoyé dans sa chambre pour la ranger, l’excuse… mais je ne voulais pas qu’il voit trop d’images. Et puis, j’ai décidé que cela suffisait, qu’il fallait réagir… Chacun le fait à sa façon et c’est très personnel… Mais il faut agir et ne pas tomber dans la dépression.

Moi, je n’en peux plus de tout cela et je ne veux pas me laisser aller… sinon, ils auront gagné et les gens tués dans ces attentats seront morts une seconde fois ! Je ne veux pas de cela, je veux aller de l’avant, et vivre car moi je peux le faire ! Par respect pour ceux qui ne peuvent plus le faire, je veux vivre et je dois vivre ! Nous devons nous relever et aller de l’avant ! Il le faut.

Samedi, j’ai pris mes crayons et j’ai dessiné cela…

Dessin

et j’ai allumé des bougies à ma fenêtre en hommage aux victimes. C’est important de faire quelque chose… d’écrire, de dessiner, de courir, de danser, de lire… bref d’agir et de ne pas rester seul.

Mais je sais que ce sera difficile, comme d’aller au cinéma, j’ai profité de la séance d’hier en fin d’après-midi qu’à moitié, car j’étais sur mes gardes ! Nous avons vu Spectre, c’était prévu en famille depuis qq jours. Et tuer des méchants même par écran interposé, cela fait du bien, même si cela ne résout rien !!Mais nous sommes sortis et nous ressortirons!

Car il le faut, il faut vivre pour ceux qui ne peuvent plus. Vivre normalement en étant plus vigilants et tous solidaires. Le deuil est très personnel et intime. J’ai la chance de n’avoir perdu personne de proche, je ne suis pas en deuil, mais j’accompagne le deuil de ceux qui ont perdu un être cher. C’est cela être solidaire. Et vivre ne fait pas de moi, un être sans cœur, bien au contraire, car je ne pense pas que ceux qui sont morts sous les balles des terroristes auraient voulu qu’on baisse les bras. Il faut se relever et vivre !

Thanks 6

 Et oui, il est difficile de parler de l’indicible.

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